« 100 Ans – 100 Vies » | EGYPTE - “Ma vie ne valait pas grand-chose mais maintenant je me sens plus forte”

Randa – une jeune Egyptienne - a pu acquérir son indépendance financière grâce à sa participation à un programme de l’OIT de formation à l’emploi.

Feature | Egypte | 25 July 2019
LE CAIRE - Agée de 36 ans, Randa est une jeune femme de la région du Caire qui a longtemps vécu dans la pauvreté. N’étant pas mariée, elle dépendait financièrement de son frère qui ne souhaitait pas qu’elle quitte la maison pour aller travailler.

« Je restais assise à la maison et ma vie consistait à regarder la télévision, à manger et à dormir », se souvient-elle.

Un jour, l’une de ses amies lui a parlé de la possibilité de participer à un programme de formation à l’emploi de l’OIT pour travailler dans une usine textile.

La perspective d’acquérir son indépendance financière était très attirante pour Randa et elle a décidé de tenter sa chance.

Plusieurs mois plus tard, elle n’éprouve absolument aucun regret d’avoir saisi cette opportunité. En effet, la formation qu’elle a reçue ainsi que le premier salaire qu’elle a touché en tant qu’employée de Tie – une usine fabriquant des vêtements de sports pour de grandes marques mondiales – a tout simplement changé le cours de son existence,

« Ma vie ne valait rien, mais maintenant je me sens forte », nous dit-elle fièrement.

Commencer par les fondamentaux

« Il était nécessaire de commencer par les fondamentaux puisque de nombreuses femmes ont un faible niveau d’instruction », explique Christine Hofmann du bureau de l’OIT au Caire.

Pour débuter, le projet propose donc une session de formation sur site d’une semaine, consacrée aux compétences de base. Par exemple, les participantes apprennent l’attitude à adopter dans le milieu de travail, comment se comporter en équipe, comment communiquer avec les différents niveaux de hiérarchie et comment faire respecter leurs droits au travail.

La formation externe est suivie par une phase de formation en milieu professionnel qui dure d’un à trois mois, soit dans une usine textile, soit dans une usine de transformation alimentaire. Les femmes acquièrent des compétences spécifiques à leur poste et se voient présenter les différentes machines ; elles sont éduquées aux questions de sécurité et informées de l’ensemble du cycle de production.

Pour garantir un emploi décent et pérenne, les partenaires opérationnels signent un accord avec les entreprises aux termes duquel celles-ci s’engagent à fournir un contrat renouvelable, à verser un salaire de 40 dollars pendant la période de formation et un salaire mensuel minimum de 110 dollars à la fin de la formation. Elles sont aussi couvertes par une assurance pendant la période de formation.

Des visites de contrôle régulières sont conduites dans les usines, avec la participation des contremaîtres et des femmes elles-mêmes ; elles fournissent d’importantes informations sur les conditions de travail dans ces usines.

Les entreprises qui participent au programme se réjouissent de cette opportunité d’embaucher du personnel mieux formé.

« Les femmes embauchées dans le cadre du projet ont appris à faire face aux difficultés, sont plus motivées et suivent mieux les instructions. Elles mettent vraiment en application les savoirs comportementaux acquis, en particulier dans le domaine de la communication », affirme Mme Rabab, responsable des ressources humaines chez Tie.

Se sentir autonome

Depuis qu’elle a terminé sa formation, Randa a renforcé ses compétences en leadership et en communication, ce qui lui a permis d’être plus ouverte. Elle apprécie maintenant de discuter et d’échanger avec les autres. Elle se sent forte et autonome. Elle suit même des cours d’informatique de son côté et ne se soucie plus que son frère ne lui parle pas.

« Il n’y a rien de mal à travailler à l’usine. Au contraire, cela permet d’accéder à l’autonomie financière », conclut-elle.

Randa est l’une des 16 000 femmes qui ont bénéficié du programme mis en place dans la grande région du Caire et dans le Gouvernorat de Sharquia. Ce projet qui vise tout spécialement les femmes, constitue un exemple concret des efforts entrepris par l’OIT pour offrir des possibilités d’emploi aux jeunes d’Egypte.

Select a country or a theme