« 100 ANS – 100 VIES » | ALGERIE - “Avoir mon propre restaurant était un rêve. Grâce aux formations que j’ai suivies, il est devenu réalité”

Grâce à des formations mises en place par l’OIT, Warda Abdnouz ainsi que d’autres femmes en Algérie et au Maroc, ont pu créer ou consolider leur entreprise.

Feature | Algérie | Maroc |
ALGER/RABAT – Ain Benian est une commune côtière située en banlieue d’Alger. Les Algériens apprécient cette petite ville d’environ 70 000 habitants, notamment pour ses petites plages de sable doux ou de rochers, et pour son port de plaisance communément nommé « La Madrague ».

Depuis son plus jeune âge, « 12 ans » précise-t-elle, Warda Abdnouz est passionnée de cuisine.

« J’adorais cuisiner et j’étais vraiment heureuse quand maman me laissait préparer de bons petits plats », se souvient-elle.

Mais finalement, faute de pouvoir accéder facilement à des formations de qualité en la matière, c’est dans la haute couture que débutera la vie professionnelle de Warda après son mariage.

Mais elle n’avait jamais oublié sa première passion, la cuisine.

« Mes enfants ayant grandi, je me suis tournée à nouveau vers la cuisine. J’ai donc pensé à une reconversion et je rêvais d’ouvrir une école de cuisine ou un restaurant. J’ai toujours été fière du patrimoine culinaire de mon pays. Ouvrir un restaurant, c’est ma façon à moi de participer à la promotion de cette richesse culturelle », explique-t-elle.

Deux pays, un projet

L’OIT a mis en œuvre en octobre 2015 le projet « Women for Growth » en Algérie et au Maroc. D'une durée de 18 mois, il avait pour objectif global d'augmenter le nombre de femmes cheffes d’entreprises générant des emplois et contribuant à la croissance des deux pays.

Plus spécifiquement, le projet a mis l’accent sur la promotion du rôle de la femme dans l’entreprenariat et des services offerts par les institutions publiques et privées qui accompagnent les entrepreneurs, et en particulier les femmes, dans le processus de création et de développement de leurs activités économiques.

Ces prestataires de services - financiers et non financiers – sont de nature différente. Mais que cela soit des organismes publics, la société civile (ONGs, fondations, bailleurs de fonds) ou encore des organismes privés tels que les banques ou les bureaux d’études, chacun propose un accompagnement qui gagne à être mis en lumière en faveur de porteurs de projet entrepreneurial.

Un projet devenu réalité

A bientôt 50 ans, après avoir eu 4 enfants, Warda a donc pris le pari un peu fou de changer de trajectoire professionnelle. Elle a commencé par se familiariser avec le domaine en travaillant dans les cuisines d’une école privée. Puis rapidement, c’est auprès de l’ANGEM qu’elle établit sa première demande de financement.

L’Agence Nationale de Gestion du Micro-crédit lui octroie le budget suffisant pour démarrer une activité de traiteur. Warda se lance, elle produit tous types de mets, du salé au sucré, rien ne lui échappe... Enfin, du côté cuisine parce que pour ce qui concerne la gestion d’entreprise, c’est une toute autre histoire.

« J’ai ouvert mon établissement en 2013. Quand j’ai commencé, je n’avais aucune connaissance en matière de gestion d’entreprise, j’avais juste mon diplôme, et le don de la cuisine. C’est à travers l’ANGEM que j’ai été contactée et qu’on m’a parlé de la possibilité de participer à des formations. Et là, un nouveau monde s’est ouvert à moi. J’ai participé à des modules de marketing, stratégie commerciale, informatique, et j’ai découvert les formations en compétences générales. Franchement, ces formations ont apporté un changement radical, par exemple, j’ai appris à développer une stratégie marketing », se souvient-elle.

Grâce au projet de l’OIT, elle a reçu une formation complète lui permettant de surmonter de nombreux obstacles dans le déploiement de son projet.

« Depuis cette formation, je me sens réellement plus sûre de moi, je travaille désormais en sachant que je sais ce que je fais », ajoute-t-elle.

Chiffre d’affaires en hausse

Depuis l’application des connaissances apprises durant la formation, son chiffre d’affaires a augmenté de 25%. Elle a également fidélisé de nombreux clients qu’ils soient particuliers ou entreprises. Et surtout, elle a pu embaucher 3 autres personnes à temps plein.

Warda explique que son travail est également une source d’épanouissement primordiale pour son équilibre en tant que femme.

Elle souligne d’ailleurs que les formations en compétences générales ont eu une incidence plus que positive dans sa vie personnelle et dans les messages qu’elle souhaite faire passer à ses enfants, filles et garçon.

« Le fait d’avoir confiance en moi rejaillit sur l’ensemble de ma famille et eux aussi ont gagné en confiance. Dans l’éducation que je donne à mes enfants, je les encourage à croire au fait qu’il soit possible de progresser, dans leurs études ou dans leur emploi », nous dit-elle.

En Algérie mais aussi au Maroc

A l’issue du projet, plus de 2000 femmes sur 12 wilayas différentes en Algérie et sur 3 régions au Maroc seront formées.

Par ailleurs, 18 prestataires de services financiers et non financiers ont reçu un appui à l’adaptation des services offerts aux femmes auquel s’ajoute le renforcement de leurs capacités par l’organisation de plus de 120 sessions de formation à l’aide des différents outils de l’OIT dans ce domaine.

Select a country or a theme