« 100 ANS – 100 VIES » | RD CONGO - “Si les autres peuvent créer leur entreprise, pourquoi pas moi ?”

Un programme de l’OIT a formé en entrepreneuriat, des jeunes de la RDC comme Régine Kahindo issus de milieux modestes avec des résultats notables.

Feature | République Démocratique du Congo |
KINSHASA – Régine Kahindo Lukwangi n’avait pas, au départ, le profil d’une future cheffe d’entreprise. Issue d’une famille de 5 enfants, elle ne disposait pas forcément des facilités qui lui auraient permis de se lancer dans l’entrepreneuriat.

Elle effectue donc d’abord des études d’infirmière à l’Institut Supérieur des Technique Médicales de Kinshasa, la capitale de la République démocratique du Congo (RDC), la destinant à une carrière classique dans un centre de santé.

Pourtant, dès le départ, la jeune femme comprend qu’elle est faite pour le milieu des affaires.

« Mes parents étaient commerçants. La vente et l’achat, c’était notre quotidien à la maison. Alors, pendant mes études, je n’ai pu résister à me lancer dans l’entrepreneuriat. ».

Elle commence par une toute petite activité de vente des yaourts à l’université. L’idée est toute simple mais elle connaît vite un certain succès parmi les étudiantes et étudiants.

Ses amies s’étonnent de la voir développer ce petit commerce.

« Je leur ai répondu : si les autres peuvent le faire, pourquoi pas moi ?», se souvient-elle.

Bien vite, la jeune Congolaise développe son activité. Elle met de côté les yaourts et se lance dans la commercialisation de produits agro-alimentaires à grande échelle à Kinshasa : la viande de porc, puis de bœuf, du poisson fumé, de la semoule, des cailles et des œufs de caille. Elle se lance aussi dans la transformation de légumes feuilles en légumes séchés pour une consommation locale puis à l’exportation.

Apprendre à gérer et développer

Toutefois, la cheffe d’entreprise se retrouve vite bloquée par son manque de connaissance en matière de gestion d’entreprise.

Un ami lui parle alors d’une formation mise en place par l’OIT visant à guider des jeunes venant de milieux modestes en les dotant d’outils nécessaires pour la création et le développement d’une entreprise.

« Cette formation a été très utile pour moi dans le sens où elle était particulièrement adaptée à la réalité du monde des affaires en RDC. J’ai appris à rédiger un plan d’affaires, j’ai appris comment et quand entreprendre et j’ai approfondi mes connaissances sur comment développer un marché », souligne Régine Kahindo Lukwangi.

Répondre au chômage des jeunes

En tout, le projet de l’OIT a permis à une centaine de jeunes de recevoir une formation de base en entrepreneuriat. Au moins 25 d’entre-deux ont finalisé un plan d’affaires leur permettant de lancer leur propre affaire.

« L’accès des jeunes à un emploi décent constitue une priorité pour la RDC. L’intérêt du jeune pour l’entreprenariat et sa volonté de réussir dans ce domaine a été l’un des critères pris en compte pour identifier les participants à la formation », explique Aminata Maiga, du Bureau de l’OIT à Kinshasa.

« Il s’agit donc d’aider ces jeunes à développer leur potentiel et à bien démarrer leur projet, notamment en matière de gestion financière, en insistant sur la rentabilité. Nous les avons aussi introduits au guichet unique de création d’entreprise, qui permet aux entrepreneurs de la RDC de formaliser leurs entreprises », poursuit Mme Maiga.

De vendeuse de yaourt à dirigeante d’entreprise

Depuis, Régine Kahindo Lukwangi est devenue PDG de Maximum group SASU, une entreprise sociale qui travaille dans le domaine de l’agro-business et dans la commercialisation de produits d’hygiènes menstruelles. Son entreprise emploie pour un salaire minimum de 200 dollars américains, 14 jeunes.

Forte de l’expérience acquise, la jeune cheffe d’entreprise a décidé de mettre à son tour ses compétences au service d’autres jeunes Congolaises et Congolais souhaitant se lancer dans l’entreprenariat.

« Je mets en place un espace d’exposition permanent pour les jeunes entrepreneurs visant à valoriser l’industrie locale congolaise et ainsi permettre aux jeunes entrepreneurs de développer leur marché, de rencontrer des consommateurs et des investisseurs, d’améliorer la qualité de leurs produits grâce à un système d’évaluation directe pour le consommateur et augmenter ainsi la productivité », conclut-t-elle avec enthousiasme.

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