L’OIT et la Tunisie avec l’appui de l’AICS unissent leurs efforts pour la protection des travailleurs tunisiens à l’étranger
Dans le cadre de son projet AMEM en Tunisie financé par l’Agence italienne de coopération pour le développement (AICS) et en coopération avec l’Office des Tunisiens à l’Etranger (OTE), l’Organisation internationale du travail œuvre à promouvoir et à sensibiliser les parties prenantes de la protection des travailleurs tunisiens à l’étranger.
OIT et Migration de main d’œuvre

Tunisie et mécanismes de Protection de ses travailleurs à l’étranger
Depuis de nombreuses décennies, la Tunisie a toujours porté une attention particulière à la protection des Travailleurs Tunisiens Résidents à l’Étranger (TTRE) en dédiant notamment une institution spécifique : L’Office des Tunisiens à l’Étranger (OTE) qui a pour principale mission de protéger et de défendre les droits des TTRE, et de leur offrir des services d’information, d’orientation et d’accompagnement. L'OTE dispose d’un réseau de 54 attachés sociaux affectés dans 16 pays d’accueils auprès des ambassades, des consulats tunisiens et des bureaux sociaux de l’OTE.L'intervention des attachés sociaux concerne un public diversifié qui appartient à des groupes socioprofessionnels hétérogènes, exigeant dans certains cas l’intervention en leur faveur, surtout en cas de litiges ayant trait notamment à l'accès aux droits sociaux.
Depuis 2012, la Tunisie participe à l'élaboration de cadres stratégiques de gestion des migrations à travers le développement de sa stratégie nationale pour les migrations et, plus récemment, en 2020, de sa stratégie nationale pour l'emploi international. Le Pays s'est également engagé à renforcer son cadre législatif afin de mieux protéger les droits des travailleurs migrants, notamment en ce qui concerne la réglementation et le contrôle de l'activité d'emploi international privé.
Avec plus d'un million et trois cent mille Tunisiens résidant à l'étranger, la Tunisie poursuit ses efforts de protection des droits de ses ressortissants l'étranger, ce qui constitue un défi à relever dans un contexte désormais difficile et changeant où il est nécessaire de connaître les données sur les conditions de travail et de vie des travailleurs tunisiens à l'étranger en développant des mécanismes de coordination efficaces entre les différentes institutions imbriquées au niveau national avec les pays d'accueil afin d'assurer l'efficacité de ces déplacements.
L'OIT, à travers le projet AMEM et à travers ses autres projets régionaux, soutient cette dynamique institutionnelle afin de mieux protéger les droits des travailleurs tunisiens résidant à l'étranger. "
Rania Bikhazi, Directrice du Bureau de l’OIT pour l’Algérie, la Libye, le Maroc, la Mauritanie et la Tunisie
La sensibilisation pour une réponse institutionnelle concertée

Cet événement est le premier d’une série d’ateliers prévue sous slogan « Vers une meilleure protection des droits des Travailleurs Tunisiens Résidents à l'Étranger », et vise à sensibiliser les principaux acteurs institutionnels à la vulnérabilité des TTRE et à apporter des réponses concertées à leurs difficultés par une harmonisation des modalités d'intervention, une meilleure coordination des structures et un partage de bonnes pratiques.
A partir d’un partage d’expériences et du vécu des attachés sociaux de l’OTE en Arabie Saoudite, au Qatar, en Lybie, en Algérie et en Turquie, les participants et représentants des acteurs gouvernementaux et des partenaires sociaux, ont pu dans le cadre de la première partie de l’atelier mieux appréhender les problématiques générées par la vulnérabilité de certaines catégories de travailleurs tunisiens résidents à l’étranger et les difficultés qu’ils rencontrent pour accéder à leurs droits.
L’intégration socioculturelle dans le pays d’accueil et la faible capacité du travailleur tunisien dans la négociation de son contrat et sa rémunération, constituent les principales causes des problématiques auxquelles font face les travailleurs tunisiens résidents à l’étranger, notamment dans les pays du Golfe et particulièrement pour celles et ceux n’ayant pas un haut de niveau de qualification.
La deuxième partie de l’atelier était consacrée aux travaux de groupes, afin de permettre aux participants de réfléchir sur l’efficacité des interventions au profit des TTRE et de prospecter des alternatives de coordination entre les différents intervenants dans le but de garantir une meilleure protection des droits des TTRE.
Les recommandations formulées visent l’adoption de mesures opérationnelles pour une action concertée et efficace des acteurs, et seront traduite sous forme d’un Plan d'action qui définit les objectifs, liste les priorités et les actions d'intervention, détermine les acteurs à impliquer et fixe un agenda de réalisation.
Le renforcement du contrôle sur les agences privées d’emploi et l’élaboration des contrats de travail types, en conformité avec les normes et standards internationaux en matière de recrutement équitable, ainsi que la révision des accords bilatéraux de mobilité de main d’œuvre et l’instauration de mécanismes de veille et de coordination entre les différents acteurs, de la préparation pré-départ au suivi post-placement, sont parmi les recommandations avancées par les participants.