Initiative Pilote pour un développement Local Intégré

Le Projet IPDLI « Initiative Pilote pour un développement Local Intégré », financé par l’Union européenne et mis en œuvre par le Bureau international du Travail (BIT) sous la tutelle du ministère des affaires locales et de l’environnement Tunisien et en étroite collaboration avec les partenaires sociaux (UGTT et UTICA), a pour objectif de soutenir le processus de décentralisation et de créer une dynamique économique locale, génératrice d’emplois décents dans 5 gouvernorats (Jendouba – Nabeul – Gafsa – Kasserine – Tataouine)

Contexte

La Tunisie possède un potentiel économique important mais a connu une performance de croissance mitigée, attribuée essentiellement à un taux de chômage élevé, des emplois précaires et des disparités régionales très importantes. Ces facteurs continuent à peser lourd sur les perspectives économiques et sociales du pays.
Le déséquilibre dans le développement régional entre les gouvernorats en Tunisie et la disparité territoriale entre les délégations constituent une des raisons principales de la révolution Tunisienne de Janvier 2011. Les infrastructures routières relient prioritairement la capitale avec les régions côtières de l'Est où se concentrent les industries à haute valeur ajoutée (tourisme, textile, etc.) et génératrices d'emplois. Près de 56% de la population et 92% de toutes les entreprises industrielles se concentrent à une heure de route des trois plus grandes villes tunisiennes : Tunis, Sfax et Sousse. Ces trois villes côtières sont le centre de l’activité économique représentant 85% du PIB du pays . L'activité de l'Ouest de la Tunisie étant principalement tournée vers l'agriculture, les créations d'emplois dans ce territoire sont très réduites ce qui a favorisé un exode d'une partie de la population vers l'Est et vers la capitale.
La Tunisie a entamé un processus de décentralisation qui a été adopté dans la nouvelle constitution en janvier 2014. La décentralisation est le principe du pouvoir local, fondée sur la recherche de l’égalité entre les régions du pays. Cette nouvelle politique nécessite de procéder à un redécoupage du territoire (communalisation) et implique une relocalisation des responsabilités. Le 11 novembre 2016, a eu lieu à Tunis la Conférence tripartite pour l’adoption du plan d’action pour la mise en œuvre du contrat social avec l’appui de l’OIT.
Parallèlement au contrat social, un dialogue national sur l'emploi a été organisé les 15, 16 et 17 mars 2016 par le gouvernement, l’UGTT et l’UTICA en vue de faire face à une conjoncture économique difficile où les jeunes peinent à trouver un emploi. L’objectif du dialogue était d’élaborer une conception commune des problèmes du marché de l’emploi et d’identifier les mesures à entreprendre à court, à moyen et à long terme visant à impulser l’emploi. Le dialogue a été couronné par l’adoption de la Déclaration Tunisienne pour l’Emploi du 29 mars 2016.

C’est dans ce cadre que le projet d’initiative pilote pour le développement local intégré (PDLI), financé par l’Union Européenne, a été identifié au cours de l’année 2016, et fait l’objet d’une décision d’exécution de la Commission en date du 30/11/2016. En terme général, le projet vise à améliorer les conditions de vie des populations à travers des actions concrètes, avec un impact direct sur les communautés bénéficiaires. Ces actions se feront à travers un renforcement des capacités des acteurs locaux, un appui spécifique aux activités génératrices d’emplois, et une appropriation des principes de la réforme, dont le processus décisionnel ascendant, par l’ensemble des partenaires.
Le PDLI va s’exécuter sur 4 gouvernorats frontaliers (Jendouba, Kasserine, Gafsa, Tataouine), parmi les plus défavorisés du pays, ciblant ainsi 12 communes nouvelles, issues de la récente communalisation du territoire national. La pertinence des actions réalisées dans le cadre du programme d’appui aux zones défavorisées (voir ci-dessous), ont incité l’Union Européenne à faire appel au BIT pour apporter une assistance technique dans la mise en œuvre de ce projet.

Objectifs

Objectif global :
Contribuer à améliorer les conditions de vie des populations dans les zones communales défavorisées, notamment en termes de création d’emplois et d’augmentation des revenus

Objectifs spécifiques :
  • La promotion du développement local intégré
  • La valorisation, par les communes, des ressources locales (humaines, matérielles) à travers la mise en œuvre d’infrastructures et des AGR
  • Le renforcement des capacités des communes, de la société civile, et des institutions publiques d’appui

Activités et résultats attendus

Résultats :
L’ensemble des acteurs locaux définissent et s’approprient les activités à mener de manière participative
  • Nombre d’espace de concertation participatif opérationnel, se réunissant au moins 4 fois par an
  • Niveau de représentativité des partenaires locaux et de femmes (commune, partenaires sociaux, société civile, services état, secteur privé)
Activités :
  • Appui à la mise en place de plateforme de concertation Contribution à l’élaboration de diagnostics territoriaux : Collecte et analyse de données, élaboration d’études de base, diagnostics, enquêtes,
  • Contribution aux processus de planification locale et de priorisation des besoins Appui à l’identification et à la planification des activités réalisables par le PDLI (AGR et infrastructures) Conception de système de suivi – évaluation participatif, élaboration de manuel de suivi, …

Programme d’appui au Relèvement du Gouvernorat de Nabeul  - Inondations du 22 Septembre 2018
Emploi pour la Paix & la Résilience
Expérience de la Tunisie

Le 22 Septembre 2018, le gouvernorat de Nabeul (en Tunisie) a enregistré les plus fortes précipitations violentes jamais enregistrées par l’Institut National de la Météorologie de Tunis (INM). Les dégâts matériels et les pertes en vies humaines sont très importants. Le gouvernement Tunisien a sollicité l’appui du SNU pour évaluer les dégâts et appuyer le relèvement post-inondation. L'Organisation Internationale du Travail a participé activement à l’exercice PDNA lancé par la coordination du SNU et a présidé len groupe de travail « Moyens de Subsistances et Protection Sociale ».