Protection sociale

L’OIT et les 5 centrales syndicales de Côte d’Ivoire, en campagne pour la protection sociale des acteurs du secteur informel

ABIDJAN (Nouvelles de l'OIT) – Le Comité Intersyndical pour la Transition vers l’Economie Formelle a lancé le 1er juin 2021, au marché Cocovico de Cocody-Angré, une campagne de sensibilisation et d’information sur la Couverture Maladie Universelle.

Cette campagne qui s’inscrit dans le cadre du projet d’appui de l’OIT à la résilience du secteur informel et à la relance post-crise COVID-19, appuie les travailleurs et travailleuses de l’économie informelle dans leur formalisation à travers l’accès à la protection sociale. Sa finalité est de renforcer la résilience des acteurs de l’économie informelle en Côte d’Ivoire et à les aider à faire face aux effets et conséquences de la COVID-19.

Frederic lapeyre Directeur de pays de l'OIT explique l'importance de la couverture maladie universelle aux acteurs de l'economie informelle du marché Cocovico
A cette occasion, le Directeur de pays de l’OIT a expliqué l’importance de la CMU pour les travailleurs de l’économie informelle. « La protection sociale pour les travailleurs du secteur informel, vulnérables à la maladie et à l’activité économique, est une bonne chose et constitue une transition vers l’économie formelle », a déclaré Frédéric Lapeyre.

M. Lapeyre a exhorté les acteurs de l’économie informelle des marchés de Côte d’Ivoire à s’assurer, car conclut-il, « la protection sociale est une transition vers le formel ».

Le CITEF, une intersyndicale composée de l’Union Générale des Travailleurs de Côte d’Ivoire (UGTCI), Confédération des Syndicats Libres (CSL/Dignité), Fédération des Syndicats Autonomes de Côte d’Ivoire (FESACI), Humanisme et l’Union Nationale des Travailleurs de Côte d’Ivoire (UNATRCI) en collaboration avec la Caisse Nationale d’Assurance Maladie (CNAM) , conduit cette campagne sous la supervision et coordination du Département pour les Activités des Travailleurs de l’OIT (ACTRAV).

Créé en 2019 avec l’appui de l’OIT, le CITEF a un objectif spécifique selon, Marceline Douai sa coordinatrice générale. « Nous visons à étendre la protection sociale aux travailleurs les plus vulnérables de l’économie informelle. Il s’agit pour nous de les sensibiliser et les informer sur les bienfaits de la CMU afin de les amener à y souscrire » précise-t-elle.

Djeroulou Boti Chimène ,commerçante s'enrole à la CMU
Chimène Djeroulou Boti commerçante au marché Cocovico d’Angré, est l’une de ces travailleuses de l’économie informelle qui a mesuré l’importance de la couverture maladie. Elle a été la première à se faire enrôler par l’équipe mobile de la Caisse Nationale d’Assurance Maladie (CNAM) sur place dans le marché : « On ne sait pas ce qui peut nous arriver demain. Nous qui sommes dans le secteur informel, l’assurance nous permet de nous soigner à moindre coût. Je saisis cette opportunité pour adhérer à la CMU », explique Mme Boti.

Comme elle, Mohamed Abba, commerçant de 30 ans et père de 2 enfants, est sans assurance. Pour lui, la décision est prise et plus de temps à perdre. « L’Assurance est une nécessité. Je me prépare pour enrôler les membres de ma famille », s’est-il engagé.

« C’est une bonne opération pour le gouvernement » se réjouit Touré Laciné, conseiller technique au secrétariat d’Etat chargé de la Protection Sociale. « Le BIT a vu juste en appuyant ce projet pour le bien-être des populations vulnérables comme ceux du secteur informel », souligne M. Laciné.

Kattia Paredes Moreno, Spécialiste Principale pour les Activités de Travailleurs à l’OIT, souligne « qu’à travers cette initiative, les organisations syndicales répondent à un besoin stratégique des travailleurs en matière d’accès à un droit humain fondamental ». De même, poursuit-elle, « à travers des actions comme celles-ci, les travailleurs visualisent avec plus de clarté le rôle des organisations syndicales dans la défense et promotion de leurs droits ainsi que l’importance de s’organiser et promouvoir leurs droits collectivement ».

La campagne qui vient d’être lancée, sillonnera jusqu’au 23 Septembre 2021, 17 marchés du District autonome d’Abidjan.

Photo de famille