Norvège: Entretien avec Trine Lise Sundnes

Questions-réponses avec Trine Lise Sundnes, Présidente du Syndicat norvégien des employés de bureau et du commerce et membre du Conseil d’administration du BIT.

Communiqué de presse | Geneva, Switzerland | 14 novembre 2012

Vous avez récemment été élue Présidente du Syndicat norvégien des employés de bureau et du commerce. Comment ressentez-vous cette élection dans le contexte de l’égalité entre hommes et femmes préconisée par l’OIT ?


Trine Lise Sundnes :
Eh bien, je pense qu’en matière d’égalité entre les sexes, l’OIT peut encore faire plus, y compris au sein même de l’Organisation. En Norvège, dans la confédération (LO-Norvège), nous avons dans notre constitution, un code de conduite qui exige que chaque groupe/délégation/conseil soit composé d’au moins 40 pour cent de membres de chaque sexe. Je pense donc que l’OIT, en tant qu’organisation internationale, devrait constituer un bon exemple et au moins atteindre l’objectif fixé dès 1990 par les Nations Unies quand nous parlions alors d’environ 30 pour cent ; mais, selon moi, fondamentalement, ça devrait être 50-50.

Votre syndicat s’intéresse très activement à la question des emplois verts en Norvège. Comment voyez-vous la création d’emplois et la protection de l’environnement ?


Trine Lise Sundnes :
Je pense vraiment que c’est très important – qu’il s’agisse à la fois des industries qui pourraient aujourd’hui mieux faire en termes d’utilisation de nouvelles technologies pour tenter de réduire la pollution, mais aussi de voir quels types de nouvelles industries et de nouvelles économies peuvent voir le jour en utilisant les technologies vertes – et en tenant compte de toutes les questions liées à l’environnement qui revêtent de nos jours une telle importance.

Quels sont, en général, les problèmes rencontrés par les syndicats dans les pays scandinaves et quelles sont vos attentes vis-à-vis de l’OIT ?


Trine Lise Sundnes :
Les pays nordiques jouissent en général d’une plus grande stabilité que bien d’autres régions du monde. Nous avons une très forte densité syndicale, ainsi qu’une forte densité de conventions collectives ; mais nous rencontrons aussi les problèmes habituels d’employeurs qui ne veulent pas nous accorder une convention collective ou qui ne veulent proposer que des contrats précaires, etc. Mais, d’une manière générale, nous prenons une part active à l’élaboration des politiques d’ensemble pour ces pays, dans le cadre de négociations tant bipartites que tripartites. L’OIT est donc importante pour nous s’agissant des aspects normatifs des questions relatives à l’élaboration des politiques, car les normes s’appliquent à nous comme à n’importe qui d’autre. Nous avons toutefois une longue tradition de stabilité et je pense que c’est grâce à la force de nos syndicats.

Après la Journée d’action contre la Crise et les mesures d’austérité qui s’est déroulée en Europe le 14 novembre dernier, quel est votre avis sur cette question du point de vue des syndicats scandinaves ?


Trine Lise Sundnes :
En fait, la situation varie également d’un pays nordique à l’autre. On trouve un grand nombre de chômeurs en Suède, en Finlande et aussi au Danemark. En Norvège, ils sont moins nombreux, même si les industries sont également touchées. Je pense donc que si l’Europe ne parvient pas à restaurer son économie, les pays nordiques seront alors plus touchés qu’aujourd’hui. Donc, oui, nous sommes solidaires de nos camarades européens dans cette bataille pour remettre le dialogue social sur les rails, afin de permettre à la stabilité et à la croissance de repartir.