Fidji: Entretien avec Félix Anthony

Questions-réponses avec Félix Anthony, Secrétaire national du Congrès des syndicats de Fidji (FTUC) et membre du Conseil d’administration du BIT...

Communiqué de presse | Geneva, Switzerland | 14 novembre 2012

Quels sont les faits nouveaux à Fidji en termes de droits des travailleurs dans votre pays ?


Félix Anthony :
Les droits des travailleurs demeurent à Fidji un grave sujet de préoccupation, comme l’a fait ressortir le rapport du Comité de la liberté syndicale dans le cadre de ce Conseil d’administration. Nous savons que Fidji a été répertorié comme l’un des cinq cas graves de violations des droits des travailleurs et la situation perdure – on n’a enregistré absolument aucune amélioration ou évolution de la situation. Les décrets imposés par le régime provisoire sont toujours en vigueur, ce qui porte gravement atteinte aux droits des travailleurs et des syndicats du pays.

Le Comité de la liberté syndicale a adopté son rapport en soulevant le problème de Fidji. Du point de vue syndical, quel est votre avis sur ce rapport ?


Félix Anthony :
Il s’agit d’un très bon rapport – avec beaucoup de précisions sur les violations qui se sont produites, et nous sommes également très satisfaits des Recommandations du Comité, demandant instamment au gouvernement de prendre des mesures sur un certain nombre de sujets de préoccupation graves qui ont été soulevés. Nous avons bon espoir que cela ouvre la voie à des discussions tripartites entre les parties à Fidji ; et nous espérons que cela conduira à tenter de changer la législation du travail actuellement en vigueur dans le pays et, qui plus est, à abroger les décrets imposés pour limiter ou nier les droits des travailleurs à Fidji. Nous prenons note de l’engagement pris par le gouvernement fidjien auprès du Conseil d’administration de réexaminer toute la législation qui viole les normes du travail et de donner suite aux Recommandations du Comité de la liberté syndicale. Nous nous réjouissons de cet engagement et sommes prêts à nouer le dialogue avec le gouvernement sur cette question. Nous espérons fermement que, cette fois-ci, le gouvernement fidjien va tenir cet engagement et ne pas chercher des prétextes comme il l’a fait dans le passé. Nous gardons également à l’esprit, au moment où je dis cela, que le gouvernement a pris dans le passé des engagements qui n’ont pas été honorés.

Qu’attendez-vous de l’OIT pour l’amélioration du dialogue social à Fidji et, notamment de l’application des conventions n° 87 sur la liberté syndicale et n° 98 sur la négociation collective ?


Félix Anthony :
Le Rapport plaide sans aucun doute en faveur d’un dialogue entre les partenaires tripartites en vue de tenter de résoudre les problèmes relatifs aux Conventions 87 et 98. Ainsi, ces derniers mois, nous avons notamment commencé avec nos partenaires sociaux à tenter de répondre aux préoccupations liées à ces deux conventions et avons abouti à de solides conclusions. L’une d’elles porte sur l’abrogation des décrets qui violent ces deux conventions et nous espérons que le gouvernement souscrira aux recommandations des partenaires tripartites et prendra les mesures qui s’imposent. Nous souhaitons également nous engager avec nos partenaires sociaux à poursuivre le dialogue sur tous les autres aspects de la législation du travail et avons bon espoir que nous pourrons pareillement résoudre ces questions. Bien entendu, nous sommes très conscients du fait que nous pourrions avoir besoin de l’appui de l’OIT pour permettre à ce dialogue social de progresser et nous espérons que l’OIT sera disposée à nous aider chaque fois que nous aurons besoin d’une telle assistance.