Les travailleurs domestiques

Travailleurs domestiques: vers une convention internationale?

La décision de l’OIT d'inscrire la question de la promotion du travail décent pour les travailleurs domestiques à l'ordre du jour de la Conférence internationale du Travail de 2010 a de toute évidence une portée historique. Elle vise à établir des normes à l’aide d'une nouvelle convention assortie d’une recommandation.

Aujourd’hui, les travailleurs domestiques se comptent par millions. Ils représentent un segment important et croissant de la population active, et leur travail consiste à permettre à d’autres d’améliorer leur niveau de vie. La grande majorité de ces travailleurs sont des femmes et bon nombre d’entre eux sont des travailleurs migrants. Depuis 1948, l’OIT a attiré l'attention à diverses reprises sur le fait que, dans de nombreux cas, ces travailleurs sont soit insuffisamment protégés par la législation soit dépourvus de toute protection. En mars 2008, suite à une campagne internationale menée par le groupement Global Union et soutenue par ACTRAV, le Conseil d’administration du BIT a décidé d’inscrire la question «Un travail décent pour les travailleurs domestiques» à l’ordre du jour de la Conférence internationale du Travail de 2010.

Le Conseil d'administration du BIT a proposé que la Conférence internationale du Travail mette au point des instruments de l’Organisation, éventuellement sous la forme d'une convention complétée par une recommandation, pour offrir à cette catégorie de travailleurs la protection dont elle a tant besoin.

Selon des rapports récents, les travailleurs domestiques doivent souvent travailler pendant un nombre d’heures très élevé voire excessif; ils sont en général mal payés, et leur couverture d’assurance maladie est insuffisante; ils sont également exposés au harcèlement physique et sexuel, ainsi qu’à la violence et aux abus. Dans de nombreux pays, la législation sur le travail et sur la sécurité ne couvre pas les travailleurs domestiques, de sorte qu’il n’existe pas de normes juridiques qui leur soient applicables non plus que d’institutions ou d’inspecteurs pour faire appliquer les normes qui existent. Voir le numéro spécial d’Education ouvrière consacré aux travailleurs domestiques.

Cependant, au cours des dernières années, un certain nombre de gouvernements se sont penchés sur le problème et ont pris des mesures pour améliorer la protection juridique des travailleurs domestiques. Les organisations syndicales ont augmenté leurs activités, souvent avec des organisations de la société civile, pour atteindre ces travailleurs domestiques, et les organisations d’employeurs ont été associées dans certains pays aux efforts visant à réglementer les conditions d’emploi de cette catégorie de travailleurs.